dimanche 12 juin 2011

Extrait du chap 21, la cathédrale Sainte-Cécile prise d'assaut...



Les inquiétudes d’Axel se confirmaient. Il connaissait mieux que personne cette sirène en deux tons :

-          Les flics, mes collègues, ils arrivent vous n’entendez pas ? Et c’est ça que tu appelles être parano Eddie ?

Le son s’amplifia, en quelques secondes la situation devint problématique. Ce raffut annonçait une véritable armada à leurs trousses. Ici, la cathédrale était sacrée ! La panique commença à prendre le pas sur l’enthousiasme de départ, chacun se mit à chercher la solution dans le regard de l’autre. Raphael s’efforça d’appuyer ses coups de marteaux sans renoncer, mais la force lui manquait. La police était aux portes de l’édifice, elle n’allait pas tarder à forcer l’entrée. Axel se creusa les méninges pour sortir de ce bourbier, mais ses collègues auraient à coup sur l’idée de condamner toutes les issues. Dès leur arrivée, ils lancèrent une première sommation. Raphael s’acharnait contre ce mur infernal. Axel ne réagissait pas, inerte, ce qui eut le dont d’agacer l’archéologue :

-          Mais que fais-tu, nom de dieu, bouge-toi !

Désormais pris au piège, le policier l’observait, le regard vide. Il fallait faire vite. L’insistance de son ami força Axel à prendre sur lui. Un bref coup d’œil sur la porte d’entrée, puis il hocha sèchement la tête. D’un coup sec, il saisit le jeune homme par les pieds pour l’éjecter du tombeau, et attrapa une poutre déposée près du chantier de rénovation du grand orgue.

-          Il nous reste, au mieux, deux minutes. Plus question de denteler le mur. On l'enfonce!

L’utilisation du bélier se montra vite efficace. A l’extérieur, les policiers venaient d’ouvrir l’immense porte de bois. La prudence dont ils firent preuve en pénétrant dans la cathédrale permit au trois hommes de gagner quelques secondes. Pas à pas, ils progressaient arme au poing. Dans la chapelle, le mur commençait à s’effriter, mais le temps ne suffirait pas. Les douze policiers entrés avançaient lentement, attirés par le bruit dégagé par les coups de béliers. Les malfaiteurs n’auraient aucune chance de leur échapper. Sûr d’eux, ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la chapelle. Mais soudain, le déferlement d’un tir de mitraillette attaqua les premiers entrés qui ordonnèrent, pris de panique, un repli général.

-          Dégagez les gars, on nous tire dessus !

Ils détalèrent à toute vitesse vers la sortie. Surprit, le trio s’arrêta pendant quelques secondes. Ils crurent un instant que les policiers chargeaient, mais c’était eux qui subissaient l’attaque. Ce bref intermède ne dura pas. Motivés par la volonté d’Axel, ils reprirent leurs efforts. Le mur commença à se fragiliser sérieusement, il allait céder d’une seconde à l’autre. L’espoir revint subitement. Dans un ultime coup de bélier, la poutre transperça le mur de briques et emporta avec elle les trois hommes. Le visage d’Axel retrouva quelques couleurs:

-          Il n’y a plus un instant à perdre, Raphael glisse-toi à l’intérieur, vite !

Eddie suivit le jeune homme et le policier ferma la marche. Il rabaissa derrière lui le tapis protégeant le tombeau et replaça tant bien que mal les briques encore intactes. Avant de filer, il eut un instant d’égarement. Qui avait bien pu s’en prendre aux forces de l’ordre? Cela ressemblait en tout cas à une violente technique de diversion...

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