vendredi 10 juin 2011

Extrait du chap. 8, massacre du village de Mazière, septembre 1209...

"Nourris par l’odeur de la mort, les soldats exécutèrent sans concession les premiers résistants. Axel tenta de se débattre à la vue d’un croisé armé d’une lourde épée, à la poursuite d’un enfant terrorisé. Son pouvoir était vain dans ce monde parallèle du reve. Le gamin s’arrêta, pris au piège par son oppresseur. Les yeux implorant la pitié, il se mit à prier pour qu’on lui laisse la vie sauve. Le croisé n’eut pas le temps de se laisser attendrir, un de ses camarades passa derrière l’enfant qui ne l’avait pas vu venir et lui trancha la tête. A quelques mètres, un autre soldat arracha des mains de sa mère un nourrisson, et le jeta par-dessus un muret. Le bébé chuta de plusieurs mètres, sa tête heurta violemment un des saillants rochers en contre bas.  Tous les hommes furent ligotés, déshabillés et attachés aux arbres. La sentence humiliante ne fut pas la même pour tous. Ceux que l’on choisissait de garder en vie durent subir la terrible douleur d’une castration au couteau mal aiguisé. On creva les yeux à d’autres pour leur remplir les orbites de vinaigre. Un père de famille eut peut être préféré une mort atroce, plutôt que d’assister au viol de ses deux jumelles de neuf ans. Il cria sa douleur, les dents brisées au burin pendant que les criminels jouissaient de plaisir.


Une jeune mère parvint à dissimuler son nouveau-né dans ses bras pour tenter de s’échapper. Elle ne comprit qu’après quelques secondes que ses bourreaux s’amusaient avec son endurance. Epuisée, l’hérétique courue désespérément quelques mètres avant de s’essouffler. Elle chuta violemment sur le sol, entraînant son enfant avec elle. Un croisé muni d’une lourde masse, fracassa le corps du nourrisson devant les yeux horrifiés de sa mère. En bon seigneur, il lui versa une soupe de vipères sur ses seins ensanglantés, pour achever son supplice. Endoctrinés par la certitude que les hérétiques ne renvoyaient que l’image du diable, les croisés prenaient plaisir à œuvrer en faveur de leur seigneur. Simon de Montfort n’était visiblement pas là pour questionner les cathares ou pour en faire des prisonniers. Son unique conviction ne se caractérisait que par la punition et le supplice..."

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